ARTISTE PROFESSIONNELLE

Numéro de SIRET : 51505834500015

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En cliquant sur le lien ci-dessous, vous accédez à l'analyse du travail de Marie-Blanche Bayon par Francis Parent, critique et historien d'arts :

http://www.artrinet.com/fiche_classification.php?id=171

Marie-Blanche Bayon vue par Sarah Heussaff, critique et historienne de l'Art : Ce qui nous ramène à soi : Entre clairvoyance et symbolisme. L’œuvre de Marie-Blanche Bayon semble questionner l’infiniment petit, au cœur duquel demeure l’humain enraciné au travers de l’infiniment grand entre la terre et le cosmos. Au milieu de ces deux pôles se cristallisent les mystères des relations interpersonnelles, prennent vie les quêtes existentielles et s’épanouit le pouvoir grandiose de l’imaginaire. Centrales au travail de l’artiste ces thématiques s’incarnent dans la composition de ses toiles, sous les traits de multiples motifs tous épris d’une indéniable charge symbolique. Ces symboles nous délivrent des clés de lecture pour déchiffrer et interpréter ces riches énigmes picturales.

D’abord, il y a l’œil ; de celui qui transperce et analyse l’âme. Inquisiteur, il est celui qui sait et qui finira par percer les secrets fondamentaux. Puis, il y a la pierre ; ronde et douce, celle-là même qui parfois nous leste ou nous ancre au sol, mais qui, a contrario, lorsqu’elle est superposée à d’autres prend la forme d’un monticule sur lequel on se hisse et qui nous fait prendre de la hauteur. Puis, vient la coquille ; celle d’un œuf brisé, celle-là même qui dans l’œuvre de l’illustre surréaliste Salvador Dalí symbolise la vie et l’état de renaissance.

Et enfin, c'est le ciel que l’on atteint.

Les représentations célestes sont fulminantes, graves et ombragées, mais l’artiste, bienveillante, ne nous laisse jamais sans un repère : la lumière blanche si symptomatique dans son travail. Cette lumière est irradiante et vibrante et surgit tantôt du ciel ou tantôt de la terre. L’œuvre de Marie-Banche Bayon se situe dans cette dualité entre l’incarnation des interrogations prosaïques de l’existence et l’opportunité de s’en affranchir et de s’élever. Quiconque pénètre ses toiles entreprend le long chemin de l’expérience qui conduisant à l’esthétique, de celle philosophique, nous permet de toucher du doigt la science du beau.

L’artiste pare ses toiles de lin fin d’un enduit produit à base de poudre de marbre qu’elle finit par poncer ne laissant apparaître aucun grain de la toile. Marie-Blanche Bayon esquisse ensuite son sujet aux pastels secs puis poursuit à l’acrylique qu’elle travaille en glacis successifs. C’est ensuite un jeu entre opacité et transparence sans jamais, de nouveau, ne laisser de trace du passage du pinceau. Cette technique confère à ses toiles un air onirique, presque surnaturel. C’est René Magritte, autre éminent peintre surréaliste qui en 1936, délivrait un autoportrait intitulé La clairvoyance. Sur cette œuvre l’artiste se représente en train de peindre, tourné vers son tableau, sur lequel est reproduit un oiseau alors que le modèle d’étude n’est autre qu’un œuf. Clairvoyant, il nous apprend qu’il y a plus à voir dans son œuvre que les représentations figuratives de ses sujets et qu’avec lucidité on peut y lire des présages. C’est cette même clairvoyance qui ressort éclatante des toiles de Marie-Blanche Bayon. Instinctive, son œuvre semble également s’incarner dans les mots de Marc Chagall qui disait :

« je suis incapable de voir comment je dessine, c’est ma main qui voit, mes yeux se tournent vers l’intérieur ».

De temps à autre, l’œuvre tend à se détacher des figures et de leurs charges émotionnelles pour nous convier à quelques formes floues de l’abstraction. L’artiste nous offre alors la possibilité de nous projeter dans diverses interprétations et ainsi voir dans les toiles de Marie-Blanche Bayon, ce qui nous ramène à soi.

Sarah Heussaff